Cahier des jours tranquilles
Samedi de chine au Meyrol à Montelimar et la découverte de ce livre de cuisine de bons petits plats dans un décor de dessins et de tendresse littéraire Un cœur en Provence, histoire de deux femmes mère et fille sous les cieux providentiels de Saint Paul de Vence, un cahier avec des textes poétiques, des recettes de cuisine, des illustrations sanguines, il nous accompagne dans l’année en nous faisant découvrir au fil des mois le plaisir de cuisiner, de goûter ce plat que nous avons cuisiné, tout en savourant les dessins de Nanou.J Paolini une exploratrice inspirée de la vie et en dégustant les textes nobles et sensibles de Corinne Paolini une gourmande de mots, de rencontre et de saveurs. A chaque mois une préparation différente accompagnée d’une illustration de Nanou et d’une citation de Corinne, des extraits de poètes viennent remplir la joie de cette dégustation, une nourriture terrestre et spirituelle.
Quel que soit ce que vous devez faire ou rêver de faire, commencez-le… L’audace contient du génie, du pouvoir de la magie. Goethe.
- Je viens de ce pays où l’on ne fuit pas les heures immobiles.
- Dans l’aube immaculée Saint-Paul se goûte sur un banc le cœur plein de vœux.
- Les rires et les guerres se sont tus.
- Un silence de chat caresse les vieilles pierres désertées.
- Le ciel a la grandeur des jours dont on peut tout attendre…
JANVIER
LA TOURTE DE BLETTES DE NANI
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- Sous son manteau de brume,le village réchauffe ses enfants
- C’est le temps des vrais goûters, des légendes contées, des flambées bienveillantes au ventre de nos maisons
- Tout n’est qu’attente, joie simple et discrète dans le prolongement d’un café matinal, la magie de la lecture, la naissance d’une forme sur la toile de peintre. Emmitouflés dans leurs doutes, nos artistes retrouvent leur âme et le chemin de leurs ateliers.
- magiciens de l’ombre, il façonnent déjà la lumière des premiers beaux jours….
FEVRIER
LE FROMAGE BLANC A LA CANNELLE
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- Un fil de soi retient la soie
- De nos émois
- Un fil de toi, un fil de moi
- Tissent le velours
- De nos amours.
- Au fil de nous
- juste un fil d’encre
- Pour nous encrer sur le papier
MARS
LES PETITS FARCIS DE MÉMÉ LOLOTTE
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- Il est midi, l’heure sans ombre
- Tandis que les clochers se répondent, je revois ma grand-mère dans son tablier blanc honorer l’agneau pascal.
- L’ami Prevert en pleure et se console avec mon grand-père d’un pastis aux olives noires…
- Moi je suis une petite fille qui joue à la dînette dans la plus petite rue du monde.
- Demain c’est Pâques et les mains pleines d’envies, tous les enfants de Saint-Paul récolteront leurs œufs.
- Demain c’est Pâques et c’est Flora bonheur qui prolonge l’histoire.
- entre la danse, petite libellule, et béni soit ce dimanche au goût de chocolat…
AVRIL
MON GATEAU FONDANT AU CHOCOLAT
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« Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants » ANDRE GIDES
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- Tout commence avec un brin de muguet au détour d’un quotidien fragile.
- Il y a celui qu’on attend plus, celui qu’on attend trop, celui qu’on ne sait plus offrir ni recevoir tant les petites désespérances nous étouffent.
- Et puis, il y a celui que je devine dans ton cœur fatigué, venu blanchir nos âmes des tempêtes anciennes
- Celui-là si précieux, cueilli à chaque pas, me parle d’un espoir jamais abandonné…
MAI
LE CLAFOUTIS DE MA MÈRE.
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La lune rousse embrase la campagne.
Posée à même les braises, la lourde marmite en fonte ronronne depuis quatre heures: divine soupe au pistou de mémé Annette…
Le temps s’arrête quand on y goûte.
Plus tard, l’esprit du feu nous appelle. Le cercle des intimes se resserre autour des fagots d’eucalyptus et de pin séchés.
La nuit tombe sur les flammes porteuses.
Une fois, deux fois, trois fois…on saute par dessus l’hiver révolu.
C’est ainsi que nos frilosités se consument et que les forces renaissantes flamboient.
Ainsi que la Saint-jean d’été vient fouiller le coeur de chacun pour extraire l’or blanc de nouveaux crépuscules…
JUIN
LA SOUPE AU PISTOU DE MÉMÉ ANNETTE
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C’est comme un parfum de violette qui, chaque samedi, traîne ses promesses…
Suspendue au bras d’un homme sans âge, probablement son père, la mariée gravit à pied les dernières marches qui mènent à l’église. Drapée d’une robe médiévale en bouti blanc de Provence, elle maintient sa traîne à l’ancienne, par une bride crochetée à son petit doigt. Sous le voile de son décolleté, une croix de Saint-André en cristal fait office de capteur solaire, tout comme les lys blancs parsemés en désordre dans sa longue chevelure brune.
Nul doute, la jeune promise croit épouser un seigneur.
JUILLET
LE TIAN DE NOS CAMPAGNES
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» Il n’est de grand amour qu’à l’ombre d’un grand rêve »
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Il serait venu en avance, comme à son habitude, d’un pas lent et tranquille pour ne pas deranger l’esprit des lieux, aurait salué son monde d’un sourire et se serait confortablement installé dans le fauteuil d’osier, la plume à portée de main.
A vous, amis ou étrangers de passage, il aurait donné le meilleur de lui-même, en rires, en coup de gueule, en anecdotes, en paroles ou en silences, ce grand silence de chat qui le fertilisait…
Lui, c’est l’ami Louis, homme de plume et de cœur, grand chevalier des causes intérieures, fauché à bicyclette un triste mercredi 9 aout de l’an 2000, deux jours avant notre rendez-vous d’amitié. Tel un chant de cigale ininterrompu, son souvenir chaque été me rattrape.
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« Dans une époque de vacarme insupportable, les chats sont des êtres de silence extraordinaires »
Louis Nucera
AOUT
LE CARPACCIO D’ORANGES FRAICHES AUX ÉPICES
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« Dans une époque de vacarme insupportable, les chats sont des êtres de silence extraordinaires »
Louis Nucera
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Prendre appui sur sa forme intime
Pour agrandir le champ des possibles
Prolonger les sillons nourriciers
Sentir le vent qui vivifie
La rivière chaude d’un vieux vin dans la gorge
La douceur d’une poignée de raisins au creux d’une main amie
Ouvrir son cœur au champ de l’Autre
Savourer ensemble la joie d’être, le plaisir de faire,
Ensemble et toujours seul dans le grand mystère qui recrée…
Que dure le temps des vendanges.
SEPTEMBRE
LE PAN CON TOMATI
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Je suis un rêve trop grand aux attentes insatiables
Qui s’enfonce en forêt pour apaiser sa hâte
Je suis un désir de mots pétri de solitude
Qui flotte dans le vent comme un papier froissé
Mais toi, sylvestre frisson d’automne,
Qui es-tu ?
OCTOBRE
LE PAIN PERDU DE QUATRE HEURES
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J’aime une fontaine qui m’a vue grandir
Sous son chignon de pierres roulé en brioche
Coule un rire abondant qui balaye mes larmes
Dans sa robe séculaire brodée d’éclair de lune
Nichent bien des secrets que n’ai su garder
J’aime une fontaine qui m’a vue partir
Vers d’arides déserts, de violentes ivresses
Pour me voir revenir… au clair de sa confiance
J’aime une fontaine qui me verra vieillir.
NOVEMBRE
LA SALADE BLANCHE
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« Moi, dit le Petit Prince, si j’avais cinquante-trois minutes à dépenser, je marcherais tout doucement vers une fontaine »
Saint Exupéry
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Cher Père Noël,
Je voudrais une table brune en bois d’éternité
On y goûterait les mots autant que la cuisine
A la chaleur d’un âtre constamment ranimé
Voyageurs égarés, pèlerins immobiles, frères de sang ou d’âme…
De mille solitudes naîtrait la seule prière
De se sentir vivant.
Et dans nos cœurs d’enfants longtemps en exil d’eux-mêmes
Jaillirait une étoile gourmande de chaque instant.
DECEMBRE
LE POULET PATATES TRUFFE A L’AIL
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